L'Érythréen Awet vote pour une meilleure politique d'asile : « J’espère que la classe politique nous écoutera »
La Fondation Here To Support vous permet de voter dans des bureaux de vote alternatifs si vous n'avez pas le droit de voter officiellement. Au total, des centaines de personnes ont voté avant les élections officielles dans des endroits similaires dans l'entièreté des Pays-Bas. Awet, un réfugié érythréen nous explique : « L’État néerlandais ne m'écoute pas. J'espère que la nouvelle classe politique sera plus à l'écoute. »
Engagement politique sans passeport
Si vous vous trouvez encore dans la procédure d'asile néerlandaise ou que vous résidez aux Pays-Bas sans papiers, vous pouvez voter malgré tout grâce à l'action électorale spéciale « Your Vote, My Choice ». Même si vous ne disposez que d'un permis de séjour temporaire, vous pouvez faire entendre votre voix. Des urnes spéciales sont ouvertes à différents endroits des Pays-Bas avant les élections.
Toutes les personnes qui y votent ont un point commun : elles ne disposent pas de passeport néerlandais et ne peuvent donc pas voter aux élections législatives néerlandaises. Mais grâce à cette action électorale organisée par Here to Support et la Fondation ROS, vous pouvez donner votre avis politique même si vous n'avez pas de passeport néerlandais.
Awet : « Je vote pour une meilleure politique d'asile »
Awet, réfugié érythréen, déclare : « Les personnalités politiques doivent être compréhensives envers les réfugiés et avoir du respect pour eux. » Il espère que les choses changeront après les élections pour qu'il puisse étudier, travailler et avoir une belle vie.
Mais avant tout, il souhaite que ses sœurs le rejoignent aux Pays-Bas. Elles habitent actuellement au Soudan, où la guerre fait rage. « Je m’inquiète pour leur sécurité et j'espère qu'elles pourront avoir un avenir aux Pays-Bas », explique Awet. « Pour cette raison, je vote pour une meilleure politique d'asile et je trouve qu'il est important de participer à cette action. »
Le texte continue sous la photo :
Benjamin : « J'aimerais pouvoir participer à la société néerlandaise »
Benjamin est originaire du Ghana et il estime également que l'action est importante. « Ma voix doit aussi être entendue », souligne-t-il. Car actuellement, il trouve qu'il n'est pas écouté. « Je participe à la société néerlandaise. J'habite ici et je paie pour les services que j'utilise. Mais étant donné que je n'ai pas de papiers, je ne peux officiellement pas faire partie de la société néerlandaise. »
Benjamin souhaite que la procédure pour obtenir des papiers soit simplifiée pour qu'il puisse participer activement aux Pays-Bas. « La vie sans papiers est compliquée et je pense que je peux contribuer beaucoup si je pouvais le faire officiellement. »
Fanny : « Le logement est un thème important pour les personnes qui votent chez nous »
Dans les bureaux de vote alternatifs, vous inscrivez sur des bulletins de vote spéciaux les thèmes qui sont importants pour vous. Et ce qui devrait changer selon vous aux Pays-Bas. Il est intéressant de constater que de nombreux votants ne sont pas seulement intéressés par la question de l'asile. Le thème du logement est aussi important pour de nombreuses personnes. Fanny de Here To Support : « Tous comme les personnes avec la nationalité néerlandaise, les votants veulent que l'État fasse quelque chose pour avoir des logements abordables. »
« Cette action me permet de donner mon avis »
Les bulletins de vote sont distribués le 22 novembre, le jour des élections officielles, aux Néerlandais qui ont le droit de voter. Ils peuvent ainsi prendre en compte le vote de quelqu'un qui n'a pas le droit de le faire au moment de voter. Après les élections officielles, Here to Support et ROS vont discuter des points importants avec les nouveaux dirigeants politiques des Pays-Bas.
À la fin de l'action, plus de 100 votants alternatifs à Amsterdam ont fait savoir ce qui était important pour eux. « Cette action me permet de voter d'une certaine manière », expliquent les votants. Même sans droit de vote officiel, vous pouvez donner votre avis et partager vos inquiétudes. « J’espère que la classe politique en tiendra compte », conclut Benjamin.